• Quelques citations :

     
    Parlant des académiciens « comme Rameau, la syntaxe nue d’une phrase, attentifs à la dalle funèbre du dictionnaire que jonchent les mots épars ». Pascal Quignard
     
     
    « J’ai fait mon possible pour simplifier la syntaxe poétique et j’ai réussi en certains cas notamment un poème : Les Fenêtres ». Tendre comme un souvenir, Apollinaire.
     
    I / PLUSIEURS GRAMMAIRES
     
    -         Connaître les ouvrages de grammaire les plus utilisés à l’université. Tous sont différents et répondent à différents usages. Il s’agit de savoir quel ouvrage consulter dans telle ou telle situation :
    ·        par exemple, utiliser une tournure correcte lorsque vous hésitez.
    ·        Bien faire un accord difficile
    ·        Approfondir une notion évoquée dans le cours que vous n’avez pas bien comprise
    ·        Réviser en faisant des exercices…
     
    Bibliographie commentée :
     
    Dictionnaires :
     
    D. Maingueneau, Les Termes clés de l’analyse du discours. Paris, Mémo Seuil, 1996
    = rapide et efficace pour donner une définition claire aux concepts issus de la linguistique.
     
    Ducrot, O. Shaeffer, J-M, Nouveau Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage. Paris Seuil, Pints Essais, 1995.
    = Encyclopédie des savoirs en la matière : concepts & théories nouvelles éclairés par ordre alphabétique.
     
    Introduction à la linguistique française :
     
    Chiss J.-L, Filliolet J., Maingueneau, D. Linguistique française : notions fondamentales, phonétique, lexique. Paris : Hachette, 1993.
     
    Chiss J.-L, Filliolet J., Maingueneau, D. Linguistique française : communication syntaxe, poétique. Paris : Hachette, 1992.
     
    Gay-Preur, M.-N. De la grammaire à la linguistique. Paris : A. Colin, 1985.
     
    Initiation à l’analyse et au raisonnement linguistique :
     
    Delaveau, A. Kerleroux F. Problèmes & exercices de la syntaxe française, Paris, A. Colin, 1985.
     
    Delaveau, A. Syntaxe. La phrase et la subordination. A. Colin, 2001.
    Grammaires traditionnelles :
     
    Il s’agit de grammaire qui proposent un panorama relativement détaillé de la syntaxe et de la morphologie du français. La 1° prend en compte la langue des XVIIème & XVIIIème :
     
    Wagner, R.-L, Pinchon, J. Grammaire du français classique & contemporain. Paris : Hachette, 1962, 1991.
    = Utile en cours de CM (Cours Magistral), un bon support du cours général (fiche).
     
    Chevalier, J.-C. Grammaire du français contemporain. Paris : Larousse, 1964.
     
    Grammaires d’inspiration linguistique :
     
    **** Riegel, M. Pellat, J.-C. Rioul, R. Grammaire méthodique du français. Paris : PUF, 1994, 1996.
    = Ouvrage nécessaire depuis la licence aux concours d’enseignement puis dans votre pratique enseignante. Traite : Nature/Classe/Catégorie. Peu de notion grammaticale.
     
    Le Goffic, P. Grammaire de la phrase française. Paris : Hachette,1994.
    = cohérence interne d’une description ouverte sur les problèmes de construction de sens ; moderne et intéressant sur les constructions de être.
    Une grammaire totale : moderne/classique, langue orale/littéraire.
     
    Grammaire historiques :
     
    Fournier, N. Grammaire du français classique. Paris, Belin, 1998.
     
    Manuels de révisions :
     
    Maingueneau, D. Précis de Grammaire pour les concours. Dunod, 1994.
    = travail par fiche, rappel diachronique, souci d’articuler la grammaire traditionnelle et les acquis de la linguistique. Ainsi + de syntaxe que de morphologie.
     
    Maingueneau, D. Syntaxe du français. Paris : Hachette supérieur, 1999.
    = rapide & centre sur le programme de l’année.
     
    Mercier, F. 30 questions de grammaire commentée. Nathan, 128.
     
    Manuels d’exercices :
     
    Le Querlier, N. Précis de syntaxe française. PUC, 1994.
    = corrigés & non corrigés. Pour les universitaires. Peu de morphologie. Partie théorique & pratique. Analyse du système de langue. Présentation didactique.
     
     
     
     
     
     
     
    II GRAMMATICALITE & ACCEPTABILITE
     
    A/ 4 composants de la grammaire
     
    Syntaxe : étude des règles de combinaison des unités linguistiques.
     
    Morphologie : étude de la forme de ces unités tant du point de vue de la dérivation (préfixation & suffixation) et de la composition de la flexion (variation en genre/cas/personne…).
     
    Sémantique : contenant lui-même un composant lexical qui prend en charge le sens des énoncés (attribut par exemple).
     
    Phonétique : qui s’intéresse à la manifestation sonore de la langue.
     
    B/ Notion de la grammaticalité :
     
    Elle est différente des notions de correction d’acceptabilité, d’interprétabilité.
     
    *Agrammatical : ex. construit pour les besoins de l’analyse et qui n’appartient pas à la langue. Fabrication du linguisticien pour explorer les données et tester des hypothèses.
     
     
     
                 

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    * Dans la rubrique Etude de Textes : Explication Littéraire du Petit Chaperon Rouge

    * Dans la rubrique Langue Française : Syntaxe de la phrase


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  • EXPLICATION LITTERAIRE DU PETIT CHAPERON ROUGE, Conte du temps Passé, Perrault.

     
    Le texte :
     
    Le plus célèbre dans le canon des contes populaires. Il fait partie de ce petit nombre de conte pour enfants que Marianne Rumpf a qualifié de « contes d’avertissement ».
    Ces contes narrativement moins développés que les contes pour adultes traitent surtout des problèmes liés à l’enfance et à l’adolescence et non pas de ceux qui concernent les relations matrimoniales et la consolidation des bases économiques nécessaires à l’établissement d’une famille.
     
    C’est le seul récit du canon de Perrault qui finit mal au seuil du recueil, marqué par le répertoire de l’enfance. Un conte d’avertissement destiné à prévenir les enfants des dangers qui le menacent hors de la maison : eau, feu… or le loup, au XVIIème siècle est un danger bien réel. L’Europe contenait alors une majorité de régions boisées.
     
    Etude narratologie : Structure complète du conte : formulette initiale (« il était une fois »), départ « quête », itinéraire, opposant, échec de la quête et moralité.
     
     
    Lecture expressive :
     
    Tonalité perçue, lecture expressive, ton qui sied au texte.
    Structures grammaticales variées.
    Participation de la caractérisation du personnage dans l’art oral.
    Caractérisation du personnage par une couleur éclatante, son vêtement : le rouge.
     
    Observation synthétique :
     
    Les mouvements en évidence : il s’agit d’une péripétie qui se clôt avec accélération du temps et l’échec de celle ci dans le dernier moment.
     
    Ligne 1-32  > préparation dramatique de l’argument.
    Ligne 32-51 > Répétition, fin couperet de l’argument.
    Ligne 52-67 > Moralité.
     
     
    Hypothèse de Lecture (problématique) : Inscription dans la poétique du conte : placere & docere (Principe de la Rhétorique).
     
    Etude du conte :
     
    AXE 1
    Le traitement des données spatio-temporelles notamment et l’économie des moyens narratifs traditionnels du conte populaire illustrent l’habileté du conteur qui orchestre à ses fins un morceau bref de bravoure. Du conte à la nouvelle tout est mis en œuvre pour y servir la brièveté et la tension du récit aux fins didactiques.
     
    AXE 2
    Se servant du traditionnel schéma initiatique qui préside au conte populaire, Perrault excelle dans l’art de la subversion de l’horizon d’attente du conte populaire pour enfants. La parabole et ses moyens littéraires…
     
     

    Explication Linéaire :

     
    1er Mouvement, ligne 1-32, Préparation dramatique de l’argument.
     
    Données spatio-temporelles : fréquence importante. Tension du récit bref structuré par un itinéraire dynamique qui connote un itinéraire symbolique au cœur de l’enseignement moral visé. Imprécision et généralisation participent aussi de l’enseignement dans la mesure où cela conduit à une situation d’identification.
     
    Lieux : un village, ligne 1, celui de la mère et de l’enfant.
    Autre village ligne 9, celui de la Grand-mère. Situation de campagne sans identification, entre les deux étapes d’un itinéraire faisant référence à des lieux « campagnards » : bois l.9, forêt l.11, moulin l.16, maison l.17, maison de mère grand l.23.
    Des référents attendus et vagues. Pour les joindre : des chemins, chemin ici, chemin là, chemin plus long et chemin plus court et des indications de distance relatives : « bien loin », « tout là bas », en fonction de celui qui parle.
     
    La diversité des lieux est liée à l’idée d’un déplacement sans risque qui se révèle dangereux, et à celle d’un parcours qui peut-être perçu comme allégorique. Le dernier lieu (à l’intérieur de la maison elle-même à l’intérieur du village) est de manière symbolique. Le lit auquel on accède de manière très raccourcie après le franchissement de l’obstacle qui est la porte (bobinette et chevillette l.27-28).
     
     
    Temps : temps général vague. « Il était une fois » à contexte temporel non précisé.
    Jour qui se déroule avec une certaine rapidité soulignée par « aussitôt » l.8.
    La durée est directement soulignée par les étapes du déplacement et le contenu rapide des dialogues. Rapidité de déroulement marquée par la ligne 23 « ne fut longtemps », l.29 « moins de rien », « quelque temps après », l.32. Usage passé simple soulignant la succession des actions passées.
     
    Diversité des lieux souligne différents épisodes, unité de lieu en fait ressortir la rapidité de deux caractéristiques convergent pour donner au récit une grande vivacité et une grande concision.
     
     
    L’énonciation participe de la dramatisation, préparation de l’efficacité du conte d’avertissement :
    -         simplicité poignante du récit qui contraste avec l’habitude de Perrault : le jeu ironique à l’égard des événements narrés est totalement absent. Ici, l’auteur adhère constamment à l’histoire qu’il raconte. La technique narrative de l’énonciation oblige le lecteur à s’identifier au point de vue de l’enfant dont le récit souligne le caractère de victime innocente : terme évaluatif l.12 « la pauvre » enfant qui « ne savait pas » qu’il est dangereux de s’arrêter à écouter un loup. […] l.26 « la bonne Mère grand l.29 se jeta sur la bonne femme.
    -         Vraisemblance convaincante : attitude du loup, raisons du temps mis par l’enfant, raisons : faim du loup.
     
    Placere :
     
    Les techniques du conte populaire : utilisation de certains procédés de la narration orale. Dialogues présentés en style direct. Modulation rythmique du dialogue : récit à la 3ème personne constamment interrompu par des passages de dialogue rapporté au style direct. Repérage : ponctuation, 1ère personne, interpellations, présent, permet d’associer le dialogue aux épisodes suivants. Ordre de la mère. Rencontre avec le loup . Arrivée du loup à la maison de la grand-mère. Des passages déterminants rendus de manière intégrale. Pris sur le vif. Accentuation caractère oral du conte et de sa rapidité.
     
     
    2ème Mouvement, l.32-51, Répétition, fin couperet de l’argument.
     
    Les motifs de l’initiation :
    Récurrence du chiffre trois : trois robes féeriques, structure ternaire, demande rythme ternaire : renvoi à une expérience humaine fondamentale. Selon le schéma de Propp, subit trois initiations ou rites de passage :
     
    1/L’arrachement d’un personnage à son environnement familier et transport dans un enclos sacré la forêt. La forêt initiatique dans laquelle se perd le héros. (Elle joue le même rôle dans le Petit Poucet, lieu de l’inconscient où le héros se découvre et s’identifie).
     
    2/L’enfermement dans une grotte…
     
    3/Le héros devient un être nouveau, digne d’accéder à la société des hommes. Intervention du merveilleux. Réponse à la détresse, renaissance comme un individuel mûr.
    Initiateur négatif : le loup.
     
    De la nouvelle au conte : une esthétique du récit bref :
     
    Intrigue menée avec rapidité d’exécution.
    Fréquent dans les contes association de formes verbales et événements relatés au point de les rendre inséparables.
    Le dialogue sert l’action. Il est porteur d’un enjeu, prépare et retarde l’issue redoutée, amis aussi soutient le ton, les inflexions et le rythme des paroles du conteur. A ce titre, il constitue un des ressorts essentiels de l’efficacité rhétorique de la narration tout en restant analogue au déploiement d’une structure musicale dans la durée ; ajournant un terme qui comme l’accord tonique final, vient résoudre une progression chromatique.
     
    Le traitement du temps dans la péripétie : concentration de la nouvelle :
     
    Opposition temps immémorial et cyclique du conte populaire. L’accélération finale, resserrement de l’espace initial.
     
     
    3ème Mouvement, l.52-67, Moralité.
     
    Moralité du conte populaire : Univers familier et paysan. Attention aux dangers extérieurs. Prévoir évolutions sociales qui impliquent l’évolution du conte d’avertissement dont le sens allégorique est clairement exposé : accent sur motif à loup séducteur.
     
    Insistance sur les jeunes filles et fait prendre au loup une connotation sexuelle qu’il a dans les expressions populaires.
     
    Les personnages appartiennent à un univers essentiellement féminin dans lequel le loup constitue une menace surtout lorsqu’il prend une apparence aimante et attirante.
     
     
    Conclusion :
     
    Construction efficace du conte qui utilise au service d’une esthétique de la brièveté et de la concentration des motifs. Episodes traditionnels de l’art du conte populaire tout en servant les ambitions de sa culture savante : le clin d’œil aux précieuses des salons, aux amateurs du burlesque pour qui il fait entendre toute la virtuosité d’une parole conteuse consciente d’elle-même et habile en la distanciation.
    Moralités multiples dans cet exercice de la Fable : concision et concentration atteignent à la profondeur du message.
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

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