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EXPLICATION LITTERAIRE DU PETIT CHAPERON ROUGE, Conte du temps Passé, Perrault.
Le texte :Le plus célèbre dans le canon des contes populaires. Il fait partie de ce petit nombre de conte pour enfants que Marianne Rumpf a qualifié de « contes d’avertissement ».Ces contes narrativement moins développés que les contes pour adultes traitent surtout des problèmes liés à l’enfance et à l’adolescence et non pas de ceux qui concernent les relations matrimoniales et la consolidation des bases économiques nécessaires à l’établissement d’une famille.C’est le seul récit du canon de Perrault qui finit mal au seuil du recueil, marqué par le répertoire de l’enfance. Un conte d’avertissement destiné à prévenir les enfants des dangers qui le menacent hors de la maison : eau, feu… or le loup, au XVIIème siècle est un danger bien réel. L’Europe contenait alors une majorité de régions boisées.Etude narratologie : Structure complète du conte : formulette initiale (« il était une fois »), départ « quête », itinéraire, opposant, échec de la quête et moralité.Lecture expressive :Tonalité perçue, lecture expressive, ton qui sied au texte.Structures grammaticales variées.Participation de la caractérisation du personnage dans l’art oral.Caractérisation du personnage par une couleur éclatante, son vêtement : le rouge.Observation synthétique :Les mouvements en évidence : il s’agit d’une péripétie qui se clôt avec accélération du temps et l’échec de celle ci dans le dernier moment.Ligne 1-32 > préparation dramatique de l’argument.Ligne 32-51 > Répétition, fin couperet de l’argument.Ligne 52-67 > Moralité.Hypothèse de Lecture (problématique) : Inscription dans la poétique du conte : placere & docere (Principe de la Rhétorique).Etude du conte :AXE 1Le traitement des données spatio-temporelles notamment et l’économie des moyens narratifs traditionnels du conte populaire illustrent l’habileté du conteur qui orchestre à ses fins un morceau bref de bravoure. Du conte à la nouvelle tout est mis en œuvre pour y servir la brièveté et la tension du récit aux fins didactiques.AXE 2Se servant du traditionnel schéma initiatique qui préside au conte populaire, Perrault excelle dans l’art de la subversion de l’horizon d’attente du conte populaire pour enfants. La parabole et ses moyens littéraires…Explication Linéaire :
1er Mouvement, ligne 1-32, Préparation dramatique de l’argument.Données spatio-temporelles : fréquence importante. Tension du récit bref structuré par un itinéraire dynamique qui connote un itinéraire symbolique au cœur de l’enseignement moral visé. Imprécision et généralisation participent aussi de l’enseignement dans la mesure où cela conduit à une situation d’identification.Lieux : un village, ligne 1, celui de la mère et de l’enfant.Autre village ligne 9, celui de la Grand-mère. Situation de campagne sans identification, entre les deux étapes d’un itinéraire faisant référence à des lieux « campagnards » : bois l.9, forêt l.11, moulin l.16, maison l.17, maison de mère grand l.23.Des référents attendus et vagues. Pour les joindre : des chemins, chemin ici, chemin là, chemin plus long et chemin plus court et des indications de distance relatives : « bien loin », « tout là bas », en fonction de celui qui parle.La diversité des lieux est liée à l’idée d’un déplacement sans risque qui se révèle dangereux, et à celle d’un parcours qui peut-être perçu comme allégorique. Le dernier lieu (à l’intérieur de la maison elle-même à l’intérieur du village) est de manière symbolique. Le lit auquel on accède de manière très raccourcie après le franchissement de l’obstacle qui est la porte (bobinette et chevillette l.27-28).Temps : temps général vague. « Il était une fois » à contexte temporel non précisé.Jour qui se déroule avec une certaine rapidité soulignée par « aussitôt » l.8.La durée est directement soulignée par les étapes du déplacement et le contenu rapide des dialogues. Rapidité de déroulement marquée par la ligne 23 « ne fut longtemps », l.29 « moins de rien », « quelque temps après », l.32. Usage passé simple soulignant la succession des actions passées.Diversité des lieux souligne différents épisodes, unité de lieu en fait ressortir la rapidité de deux caractéristiques convergent pour donner au récit une grande vivacité et une grande concision.L’énonciation participe de la dramatisation, préparation de l’efficacité du conte d’avertissement :- simplicité poignante du récit qui contraste avec l’habitude de Perrault : le jeu ironique à l’égard des événements narrés est totalement absent. Ici, l’auteur adhère constamment à l’histoire qu’il raconte. La technique narrative de l’énonciation oblige le lecteur à s’identifier au point de vue de l’enfant dont le récit souligne le caractère de victime innocente : terme évaluatif l.12 « la pauvre » enfant qui « ne savait pas » qu’il est dangereux de s’arrêter à écouter un loup. […] l.26 « la bonne Mère grand l.29 se jeta sur la bonne femme.- Vraisemblance convaincante : attitude du loup, raisons du temps mis par l’enfant, raisons : faim du loup.Placere :Les techniques du conte populaire : utilisation de certains procédés de la narration orale. Dialogues présentés en style direct. Modulation rythmique du dialogue : récit à la 3ème personne constamment interrompu par des passages de dialogue rapporté au style direct. Repérage : ponctuation, 1ère personne, interpellations, présent, permet d’associer le dialogue aux épisodes suivants. Ordre de la mère. Rencontre avec le loup . Arrivée du loup à la maison de la grand-mère. Des passages déterminants rendus de manière intégrale. Pris sur le vif. Accentuation caractère oral du conte et de sa rapidité.2ème Mouvement, l.32-51, Répétition, fin couperet de l’argument.Les motifs de l’initiation :Récurrence du chiffre trois : trois robes féeriques, structure ternaire, demande rythme ternaire : renvoi à une expérience humaine fondamentale. Selon le schéma de Propp, subit trois initiations ou rites de passage :1/L’arrachement d’un personnage à son environnement familier et transport dans un enclos sacré la forêt. La forêt initiatique dans laquelle se perd le héros. (Elle joue le même rôle dans le Petit Poucet, lieu de l’inconscient où le héros se découvre et s’identifie).2/L’enfermement dans une grotte…3/Le héros devient un être nouveau, digne d’accéder à la société des hommes. Intervention du merveilleux. Réponse à la détresse, renaissance comme un individuel mûr.Initiateur négatif : le loup.De la nouvelle au conte : une esthétique du récit bref :Intrigue menée avec rapidité d’exécution.Fréquent dans les contes association de formes verbales et événements relatés au point de les rendre inséparables.Le dialogue sert l’action. Il est porteur d’un enjeu, prépare et retarde l’issue redoutée, amis aussi soutient le ton, les inflexions et le rythme des paroles du conteur. A ce titre, il constitue un des ressorts essentiels de l’efficacité rhétorique de la narration tout en restant analogue au déploiement d’une structure musicale dans la durée ; ajournant un terme qui comme l’accord tonique final, vient résoudre une progression chromatique.Le traitement du temps dans la péripétie : concentration de la nouvelle :Opposition temps immémorial et cyclique du conte populaire. L’accélération finale, resserrement de l’espace initial.3ème Mouvement, l.52-67, Moralité.Moralité du conte populaire : Univers familier et paysan. Attention aux dangers extérieurs. Prévoir évolutions sociales qui impliquent l’évolution du conte d’avertissement dont le sens allégorique est clairement exposé : accent sur motif à loup séducteur.Insistance sur les jeunes filles et fait prendre au loup une connotation sexuelle qu’il a dans les expressions populaires.Les personnages appartiennent à un univers essentiellement féminin dans lequel le loup constitue une menace surtout lorsqu’il prend une apparence aimante et attirante.Conclusion :Construction efficace du conte qui utilise au service d’une esthétique de la brièveté et de la concentration des motifs. Episodes traditionnels de l’art du conte populaire tout en servant les ambitions de sa culture savante : le clin d’œil aux précieuses des salons, aux amateurs du burlesque pour qui il fait entendre toute la virtuosité d’une parole conteuse consciente d’elle-même et habile en la distanciation.Moralités multiples dans cet exercice de la Fable : concision et concentration atteignent à la profondeur du message.
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Juste pour dire au fidèle ou aux nouveaux arrivants, le blog n'est pas à l'abandon. J'essaierai de l'actualiser dès que possible promis. Mais si vous avez des choses à me proposer pour faire évoluer le blog ou le forum, faites moi signe. A bientôt !
willow500
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La Méthode de l'explication Linéaire (toujours dans l'objectif du concours du CAPES)
- Situer le passage et le Caractériser
- Lecture
- Dégager les lignes de force et la "composition"
- Poser les orientations de "votre" explication
- Expliquer vos axes : étude des formes et des significations en détaillant
- Avancer par conclusions partielles en rapport avec les orientations définies au début
- Rassembler enfin les résultats de l'analyse pour exprimer avec netteté les synthèses de la conclusion.
A/ Introduction
Brève, toute entière orientée vers l'intelligence du passage précis. Proscrire les développements généraux sur l'auteur, l'oeuvre, l'histoire littéraire.
Il s'agit d'un extrait et un problème se pose alors de le mettre en rapport avec le reste de l'oeuvre.
L'extrait doit être mis en rapport avec le reste de l'oeuvre. Il faut :
1) savoir se rendre compte de ce qu'il représente dans l'économie générale ou le déroulement de l'intrigue.
2) le distinguer de ce qui précéde et de ce qui suit immédiatement et ainsi comprendre les raisons qui ont conduit l'examinateur à isoler cet extrait, se demander ce qui assure son unité.
L'introduction montre ensuite le "mouvement" du texte, son dynamisme, articulations possibles dans l'ordre de la narration, les glissements d'idées,...
Elle indique ensuite les éléments nécessaires pour donner envie de découvrir le texte et pour préparer les lignes de force de l'explication.
B/ Lecture
Respect des vers, prononciation des mots, et ponctuation à respecter. La lecture fait partie intégrante de l'explication : c'est elle qui révèle, qui peut révèler votre interprétation du texte, votre aptitude à sentir et à transmettre la tonalité spécifique de la page.
C/ Problèmes posés par l'étude de la composition
Faire sentir la logique de la création dans un passage. (en cours)
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Eléments de correction pour le Commentaire Composé sur le Médée d’Euripide et Sénèque sur le monologue de Médée.
1 / A savoir :
- On dit le dolor et le furor, car les deux mots sont masculins en latin.
- Surtout éviter les anachronismes tels que
· parler de « goût proche du baroque » plutôt que de Baroque,
· employer « cruauté » et non « sadisme », qui désigne une forme de cynisme sexuel propre aux romans du marquis de Sade, XVIII° siècle,
· employer « monstre » plutôt que « démon » : le mot daimon existe en grec avec un sens qui n’est pas péjoratif (désigne la partie spirituelle de l’être humain, ou une sorte de « génie » dans un sens proche de celui de la mythologie celtique par exemple) ;
· au sens de « créature maléfique », « démon » est chrétien et donc anachronique.
2 / Plan possible pour le commentaire :
I - Médée : personnage mythologique
Ascendance particulière de princesse et de barbare : se distingue plus ou moins explicitement des « humains » (cf. « ce qui fait l’envie des humains »).
Evocations nombreuses des puissances divines de l’Enfer (Hadès) et de ses parents ou de la mythologie ; cela surtout marqué chez Sénèque qui accentue plus le côté mythologique du personnage.
Passé de sorcière, de magicienne qui le met aux marges du monde normal, mais aussi donne une grande importance à la parole, aux rites magiques par l’incantation (le monologue dans les 2 cas, et toujours plus chez Sénèque, est une forme d’incantation sur elle-même, visible dans le style avec retournements, reprises, invocations).
Il y a donc déjà une histoire qui fige en partie ce qui va se passer dans la pièce : elle a avant de commencer un destin fatal qu’elle doit accomplir (le monologue ne sert que de révélateur de la manière dont elle l’accomplit : dans la douleur et une forme de résignation au destin chez Euripide, dans le furor chez Sénèque) et que le spectateur connaît. Le travail du dramaturge est alors d’adapter cette trame attendue au public qu’il vise : public civique du concours à Athènes, proche du mythe qui fait partie de sa culture immédiate, spectateur lettré beaucoup plus lointain de la recitatio à Rome, pour qui le mythe est occasion de réflexion philosophique sur le monde.
II – Ces deux Médée sont des tragédies spécifiquement antiques
Cette adéquation au spectateur porte la marque de spécificités antiques qu’il ne faut pas dénaturer par une lecture anachronique ou seulement psychologique du personnage :
Humanité de Médée notamment chez Euripide, se mesure au regard d’une perception antique de la vie : accoucher est toujours dangereux (ne pas s’étonner des « douleurs de l’enfantement », ce n’est pas une moment merveilleux, mais un risque vital souvent), on élève des enfants en partie pour eux, mais surtout pour soi : parce qu’ils sont la garantie de la transmission d’un patrimoine dans la société aisée, et parce qu’ils sont la garantie probable de votre fin de vie ( les enfants s’occupent des parents jusqu’à leur mort) et au-delà : al « tranquillité » du mort dépend aussi des rites accomplis par les descendants et du souvenir qu’on entretient. Médée en tuant ses enfants se coupent aussi de toute vie sociale, en plus de la vengeance « égoïste » qu’elle accomplit, elle se mutile affectivement et socialement (en est consciente et le dit dans les deux textes).
Chez Sénèque, le mythe étant plus abstrait, il représente plus une « étude de cas » : le texte permet de montrer progressivement le furor et la déstabilisation, càd la perte de l’ataraxie (trouble grandissant des questions, revirements, métaphores de l’agitation) ; contre-exemple pour la philosophie stoïcienne, justement de ce qu’il ne faut pas devenir.
Grande importance dans les 2 textes, même si sous des formes différentes en degré, de la notion d’hybris ou de furor comme transgression des limites de l’humanité : notion fondamentale de la perception antique de l’univers (l’homme y a une place au-delà de laquelle il met en danger non seulement lui mais tt l’ordre du monde) : il est donc nécessaire chez Euripide comme chez Sénèque que Médée qui transgresse finalement cet ordre soit expulsée du monde et coupée de la reconnaissance de la communauté : expulsion de Corinthe et simple vie d’errance et de solitude chez Euripide, radicale disparition vers un « ailleurs » pour Sénèque. Cette idée est parallèle au fait que Médée n’entre donc pas dans les termes de la moralité et de l’immoralité, car elle sort du système, mais dans ceux d’humanité et inhumanité, et si on tient à l’idée éthique, ds ceux de moralité et amoralité.
III – Médée : personnage de tragédie
Aspect souvent oublié : ces textes sont du théâtre !
Médée est essence même du tragique : tragique grec qui donne ensuite naissance au tragique classique français, défini par conflit sans issue possible, dans un malheur sans apaisement possible (ou bien Médée est bafouée et trahie et exilée et privée de ses enfants, ou bien elle est « vengée » par le meurtre mais toujours bafouée et trahie et exilée et privée de ses enfants : la seule différence entre les 2 situations est le fait : soit d’accepter de manière résignée, soit de le vivre de manière « active », violente).
Tragique donc parce que la voie « active » choisie la met elle-même au comble d’1 malheur auquel elle participe et qu’elle crée ou accentue (dit et conscient dans les 2 textes).
Tragique parce que la pièce a claire fonction cathartique sur le spectateur : mélange de compassion et d’horreur dans les 2 cas, compassion au malheur, et horreur devant la voie choisie qui fait que le spectateur à ce moment là sait qu’il est devant la distance théâtrale (très visible ds les 2 textes par le dialogisme, et encore accentué chez Sénèque par l’évocation des images infernales de son frère et des autres assassinats qu’elle a commis).
ATTENTION ceux ci reste seulement quelques pistes de travail !
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